Depuis 2019, les salariés du secteur privé qui partent à la retraite dès qu’ils ont le taux plein voient leur retraite complémentaire Agirc-Arrco réduite de 10 % pendant trois ans, sauf si une année supplémentaire de travail est réalisée. Ce système de bonus-malus vise à inciter les futurs retraités à prolonger leur activité. Mais avec la réforme des retraites qui prévoit de reculer l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, ce dispositif pourrait être remis en cause.
Qu’est-ce que le malus Agirc-Arrco ?
Le coefficient de solidarité temporaire, connu sous le nom de malus Agirc-Arrco, concerne les individus nés à partir de 1957 et qui bénéficient d’une retraite de base à taux plein. Son objectif est de réduire de 10 % le montant de leur retraite complémentaire pendant une période de trois ans, jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge maximal de 67 ans.
Il est essentiel de noter que ce malus ne s’applique pas aux personnes exemptées ou soumises au taux réduit de la CSG, ni à celles qui obtiennent leur retraite de base en raison d’une inaptitude, d’un handicap ou de l’exposition à l’amiante. De plus, les individus qui retardent leur départ en retraite d’au moins un an après avoir rempli les conditions du taux plein ne sont pas soumis à cette mesure.
Pourquoi le malus Agirc-Arrco pourrait-il disparaître ?
Étant un projet qui date plus exactement de 2017, établi par les partenaires sociaux pour rétablir l’équilibre financier de l’Agirc-Arrco, le malus Agirc-Arrco est remis en question avec le projet de réforme des retraites. Ce dernier envisage un recul de l’âge légal de départ à 64 ans pour les personnes nées à partir du 1er septembre 1961.
Maintenir cette pénalité constituerait une double peine pour les salariés, les obligeant à retarder leur départ tout en subissant une réduction de leur retraite complémentaire. Malgré cela, seuls 42,5 % des bénéficiaires de la pension complémentaire ont été touchés par ce malus en 2021, remettant en question l’efficacité de cette mesure. La question de sa pérennité reste ainsi cruciale.
Le malus Agirc-Arrco pourrait-il être supprimé rétroactivement ?
À ce stade, aucune certitude n’est possible, car cela dépendra des modalités et du calendrier de la réforme, ainsi que des négociations entre les partenaires sociaux. Les positions sont divergentes : certains syndicats, comme la CFDT ou la CFTC, soutiennent une suppression rétroactive du malus, tandis que d’autres, tels que le Medef ou la CGPME, y sont opposés. Il faudra donc attendre la finalisation et l’adoption du projet de réforme des retraites pour connaître le sort réservé aux retraités déjà touchés par le malus Agirc-Arrco.