La Française des jeux est connue comme étant propriété de l’Etat mais d’ici le mois de Novembre, elle sera aux mains d’actionnaires privés. L’année dernière, les français n’ont jamais autant fait de paris. Considérée comme étant la seconde loterie européenne et la 4ème à l’international, elle a gagné 15.8 milliards d’euros de bénéfices. Dans le cadre de la loi Pacte, l’Etat souhaite donc céder une grande majorité du capital de la FDJ. Cela lui rapportera vers les 1.5 milliards d’euros, afin de mieux se centrer sur des secteurs comme l’industrie ou encore l’innovation.
Qu’entend-on par «privatisation de la FDJ»?
Si aujourd’hui, l’Etat détient 72% du capital de la FDJ, maintenant, elle veut céder la majorité à des actionnaires privés. Cela signifie concrètement qu’il va détenir moins de 50% du capital. Selon le seuil minimum établit par la loi Pacte ou Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises, l’Etat n’en gardera que 20%. C’est un réel changement pour le groupe car depuis ses débuts, les jeux d’argent ont toujours été sous le contrôle de l’Etat. Toutefois, cette cession des parts se fera toujours sous le joug des pouvoirs publics qui veulent surtout éviter l’addiction au jeu et prévenir les personnes les plus sensibles comme les mineurs. Après sa privatisation donc, l’Etat va mettre en place une nouvelle instance de régulation des jeux.
Pourquoi détenir une action de la Française des jeux est avantageuse ?
Il faut savoir qu’à la base la FDJ est monopole des pouvoirs publics. Sa valeur dépend donc de la taxe sur le chiffre d’affaires et le taux de redistribution. Plus la taxe sur le CA est élevée, moins il y aura des bénéfices. Aussi, via l’IS et en tant qu’actionnaire à 72%, l’Etat en tire un maximum de profits. Une fois la privatisation actionnée, il n’y aura plus de neutralité. Il faut également prendre en compte le fait que plus le taux de retour aux joueurs est élevé, plus ils ont envie de jouer.
Etant actionnaire de la FDJ, l’Etat a beaucoup à gagner en augmentant ce taux or, il doit aussi garantir la protection des joueurs. D’où la mise en place d’un gendarme des jeux. Les acquéreurs d’une part de la FDJ eux, profiteront d’un secteur en réel expansion. Il faut savoir que le CA a quasiment doublé en 17 ans et même s’il y a de nouveaux acteurs sur le marché, la part de la loterie engrange plusieurs milliards d’euros. Si l’on se base sur ce seul point de vue, une action de la FDJ est avantageuse d’autant plus que la taxe spécifique pourra être diminuée de moitié.
La stimulation de l’actionnariat populaire
Tout l’enjeu politique de la privatisation de la Française des Jeux répond à une volonté de l’Etat de favoriser l’actionnariat populaire. Il se veut ainsi de mettre en avant les salariés de la FDJ, qui en disposent 5% ainsi que les buralistes qui en détiennent 2%. Pour les particuliers, une action gratuite sera valable à compter de 10 actions achetées, si elles sont gardées pendant une période de 18 mois tout au plus.
Dans tous les cas, la cession de la FDJ ne devrait pas comporter de risques majeurs car c’est un groupe qui fait beaucoup de bénéfices. Depuis le mois de Janvier 2019, les mises n’ont cessé de croître de 8% avec un volume prévu à 16.9 milliards. Aussi, le gouvernement mettra en place une Autorité nationale des jeux à compter du 1er janvier 2020 pour contrôler l’accessibilité aux jeunes, le blanchiment ou encore l’addiction. Les casinos quant à eux, seront toujours sous la garde du ministère de l’intérieur.