L’inflation affecte gravement le pouvoir d’achat des Français. Elle grimpe à 6,1 % pour ce mois de juillet. Les prix à la consommation des produits alimentaires continuent de gonfler. Face à une telle situation, les ménages s’attendent à un retour des promotions à -50 % dans les supermarchés.
Le retour des promotions à -50 % dans les supermarchés : une proposition du ministre de l’Économie
L’institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a déjà publié la dernière note de conjoncture. Elle montre clairement que l’indice des prix à la consommation des produits alimentaires a progressé de 5,7 % sur un an en juin dernier, contre +4,3 % au mois de mai.
Le 4 juillet dernier, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé sur France Inter son souhait de revenir sur l’encadrement des promotions dans l’alimentaire pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages. Il propose ainsi de relever le seuil de 34 % de remise à 50 %. Toujours selon les dires du ministre de l’Économie, cela devrait permettre d’avoir des prix cassés pour tous ceux qui en ont besoin.
Rappelons que les promotions ne peuvent excéder 34 % de remise dans la grande distribution, et ce, depuis 2019. En effet, la loi EGalim, adoptée fin 2018, prévoit que les remises sur les produits alimentaires soient limitées à 34 % en valeur et à 25 % en volume. En d’autres mots, les supermarchés ne peuvent plus proposer des offres du genre « 1 produit acheté, le deuxième offert » ou « 2 pour le prix d’un ».
Les enseignes de la grande distribution peuvent afficher uniquement des offres « 2 produits achetés, 1 offert ». De quoi protéger le revenu des agriculteurs.
Que disent les agriculteurs et les professionnels du secteur de l’agroalimentaire à ce sujet ?
À l’évidence, la proposition du ministre de l’Économie ne convient pas aux agriculteurs et à l’agroalimentaire. C’est pourquoi ils ont décidé de la rejeter. Les agriculteurs font actuellement face à une hausse de leurs charges courantes (carburant, engrais, etc.). De grosses promotions en supermarché peuvent les pénaliser davantage.
Christiane Lambert, présidente de la fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), estime que c’est un très mauvais signal. Elle plaide pour le versement d’un chèque alimentaire aux plus démunis.
Pour compenser la flambée des coûts de production, les industriels de l’agroalimentaire demandent une hausse de 8 à 10 % des prix que leur paye la grande distribution. Le ministère de l’Économie reste à l’écoute des agriculteurs pour trouver des solutions adéquates face à leur mécontentement.