Le mardi 7 novembre, l’organisation internationale de la vigne et du vin ou l’OIV a annoncé la chute remarquable de la production de vin cette année. Une première en 60 ans ! Mais quelles sont les raisons qui expliquent cette baisse ? Quels sont les pays les plus touchés ? Réponses.
Baisse de la production de vin : les changements climatiques en sont-ils la cause ?
La chute de la production de vin n’a jamais été aussi basse depuis l’année 1961. En 60 ans, la baisse a atteint un nouveau record, soit dans les alentours des 7% selon l’OIV.
Selon le directeur d’unité à l’institut de recherche agronomie Inrae, Inaki Garcia de Cortazar-Atauri, il n’a pas encore été prouvé que cette situation est rattachée aux aléas climatiques. Il a toutefois souligné qu’« on peut faire le constat qu’on a de plus en plus d’événements extrêmes récurrents » comme les pluies diluviennes ou les canicules. Ces derniers s’ajoutent à d’autres fléaux tels que le mildiou.
L’Italie, le pays le plus touché
Tout comme la Grèce et l’Espagne, l’Italie qui est le premier producteur mondial de vin, est la plus touchée par ce phénomène. Cela est dû en partie aux fortes pluies et à l’artificialisation des sols. Comme en témoigne une viticultrice Antonella di Tonno, à Loreto Aprutino, à l’AFP « un violent orage de grêle s’est abattu sur un de nos vignobles de Montepulciano d’Abruzzo, de six hectares, détruisant en quelques minutes 60% de sa production ». Conséquences : les feuilles sont desséchées et jaunies.
Les grappes de raisin, quant à elles, sont recouvertes de moisissure. Elle a alors affirmé une chute de 25% de la production de raisins blanc et rouges, « contre une moyenne de 40% ».
La France devance l’Italie dans la production de vin
Si l’Italie se trouvait quasiment à la tête du classement depuis plusieurs années, cette fois-ci, la donne a quelque peu changé. Selon la première évaluation des vendanges 2023 de l’OIV, la France est désormais devenue le principal producteur mondial de vin grâce à la stabilité de sa production alors que celle de l’Italie a baissé de 12%. Joël Boueilh, le président des Vignerons coopérateurs de France, s’est montré toutefois indifférent dans ses propos en octobre dernier : « J’ai plutôt envie d’avoir des vignerons qui produisent des vins qui se vendent bien ».
Bien que la France s’en sorte assez bien en termes de production, certaines régions subissent des difficultés comme les vagues de chaleur à Languedoc-Roussillon. Le mildiou a, quant à lui, affecté le Bordelais et la région du sud-est. Un phénomène inquiétant qui a poussé l’Union européenne à approuver le plan d’arrachage sanitaire de vigne, début novembre à Bordelais.