Une étude très récente apporte une lueur d’espoir pour les personnes souffrant d’Alzheimer. Elle révèle qu’un simple test sanguin permet de dépister cette maladie plusieurs années à l’avance. État des lieux !
Dépister la maladie d’Alzheimer 20 ans en amont, c’est possible selon une étude !
Publiée dans la revue scientifique JAMA, une nouvelle étude révèle qu’un test sanguin permet de détecter la maladie d’Alzheimer 20 ans avant l’apparition des symptômes. À en croire cette enquête, il s’agirait d’une véritable avancée. D’autant plus que la solution développée par cette équipe scientifique affiche un taux de précision de 91 %.
D’habitude, le diagnostic de cette maladie dégénérative s’effectue par une prise de sang, une anamnèse ou des examens d’imagerie (IRM, par exemple). Souvent, le dépistage intervient à un stade avancé avec un taux de précision de 61 % à 73 %.
La prise de sang permet en l’occurrence de détecter des biomarqueurs spécifiques. Ils s’apparentent à des indicateurs de mesure de l’état de santé d’une personne potentiellement malade.
Dans le cadre de cette nouvelle étude, les scientifiques de l’Université de Caroline du Nord ont passé au crible deux biomarqueurs spécifiques à la maladie d’Alzheimer. Depuis la fin des années 1980, des tests cognitifs ont été effectués sur 15 792 personnes. L’objectif est d’observer les biomarqueurs sanguins liés à la démence.
Une nouvelle étude très prometteuse
Dans le détail, les biomarqueurs concernés sont la protéine Tau 217 phosphorylée plasmatique et le rapport amyloïde 42/40. Le premier tend à s’agréger anormalement dans le cerveau des malades, tandis que le second paramètre mesure les niveaux de deux types de protéines amyloïdes susceptibles de s’accumuler en plaques dans le cerveau.
Les scientifiques ont mesuré notamment les biomarqueurs plasmatiques de 1 525 personnes sur les périodes de 1993-1995 (58,3 ans en moyenne), de 2011-2013 (76 ans en moyenne) et en 2019. Leur objectif : suivre l’évolution de ces indicateurs sanguins de démence au fil du temps. En identifiant les facteurs associés, il est possible de les évaluer par rapport aux différents types de démences et aux causes de décès qui surviennent tardivement dans la vie.
En 2019, au dernier test, 23 % des participants présentaient un déclin cognitif subjectif, alors que 44 % avaient une déficience cognitive légère et 33 % souffraient de démence.
Un pas de plus pour la lutte contre la maladie d’Alzheimer
Les résultats de cette étude sont prometteurs. D’autant plus que d’autres indicateurs sur l’évolution des biomarqueurs en découlent. Citons notamment la réduction du ratio entre deux types de peptides amyloïdes (Abêta42 et Abêta40) dans le temps. À cela s’ajoute l’augmentation des taux de certaines protéines avec l’âge : la tau phosphorylée (P-tau181), le neurofilament à chaîne légère (NfL) et la protéine acide fibrillaire gliale (GFAP). C’est notamment le cas chez les personnes possédant un gène spécifique (ApoE4) associé à un risque plus élevé d’Alzheimer.
De son côté, la CNN estime que ces tests sanguins pourraient réduire le délai d’attente entre 6 et 13 mois. Selon le Pr Richard Isaacson, directeur de recherche à l’Institut des maladies neurodégénératives de Floride, des études supplémentaires sont nécessaires pour confirmer les résultats de cette nouvelle étude.