Un changement majeur se profile à l’horizon pour les bénéficiaires de l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH). À partir d’octobre 2023, la méthode de calcul de cette aide va connaître une transformation significative. Quels seront les impacts de cette réforme ? Qui seront les gagnants et les perdants ? Comment anticiper et s’y préparer ?
Déconjugalisation de l’AAH : une avancée majeure
Le 1er octobre 2023 marquera un tournant significatif dans la manière dont l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) est calculée en France. L’un des changements les plus notables sera la déconjugalisation de l’AAH, qui aura un impact considérable sur les bénéficiaires et leur situation financière.
Jusqu’à présent, le montant de l’AAH était déterminé en tenant compte des revenus du conjoint de l’allocataire, une pratique souvent critiquée pour sa pénalisation des allocataires en couple. À partir d’octobre 2023, cette règle sera supprimée. Le montant de l’AAH sera désormais basé uniquement sur les ressources nettes imposables de l’allocataire. Cette déconjugalisation représente une avancée significative, car elle permettra à de nombreux bénéficiaires de voir leur allocation augmenter. Les déductions fiscales et les exclusions de certains types de revenus seront également ajustées pour refléter ce nouveau mode de calcul.
Nouveaux plafonds et majorations pour l’AAH
En plus de la déconjugalisation, d’autres modifications importantes seront apportées au calcul de l’AAH à partir d’octobre 2023. Le montant de l’AAH est actuellement déterminé en fonction des revenus annuels de l’allocataire, après abattements. Ces revenus sont ensuite comparés à un plafond annuel, qui correspond à douze fois le montant mensuel de l’AAH.
Pour une personne célibataire sans enfants à charge, tout revenu supérieur à zéro entraîne une réduction proportionnelle de l’AAH. Cependant, chaque enfant à charge augmente le plafond de 50 %. Cette majoration sera maintenue même après la déconjugalisation, ce qui est une excellente nouvelle pour les familles nombreuses. Il est donc essentiel pour les allocataires de comprendre ces nouveaux plafonds et majorations afin de prévoir l’impact potentiel sur leur allocation.
Exceptions, implications et perspectives de la nouvelle méthode de calcul de l’AAH
Il est crucial de noter que certains cas spécifiques seront traités différemment dans le cadre de ces nouvelles règles. Par exemple, si les revenus de l’allocataire sont supérieurs à ceux de son conjoint, l’AAH sera calculée selon les anciennes règles pour éviter une diminution de l’allocation. Cependant, cette exception ne concerne que les personnes qui bénéficient déjà de l’AAH ou qui ont déposé leur demande avant le 31 août 2023. Pour les nouveaux demandeurs, la nouvelle méthode de calcul sera appliquée automatiquement, sans exception.
En perspective, ces changements marquent une étape importante vers une plus grande autonomie financière pour les personnes handicapées. Toutefois, il est important de rappeler que pour demander l’AAH, il faut remplir un formulaire de demande auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH). Une fois le dossier complet soumis, la MDPH évalue le taux d’incapacité avant de transmettre la décision à la CAF ou à la MSA pour le versement de l’allocation. Il est donc essentiel de rester vigilant et de suivre les mises à jour pour s’adapter aux nouvelles règles et maximiser son allocation.