Les bois et les forêts figurent parmi les endroits les plus fréquentés en été, que ce soit par les promeneurs, les chasseurs, les vététistes ou encore les cueilleurs. Un accès qui est dorénavant passible d’une amende allant jusqu’à 750 euros. Explications.
Une nouvelle loi pour réduire « l’engrillagement des espaces naturels »
En France, près de 12,6 millions d’hectares de forêt, soit 75% du domaine forestier, sont entièrement privés, contre 1,5 million de forêts pour l’État. Si traditionnellement, l’accès aux bois était sans conséquence, récemment la donne a visiblement changé.
Dorénavant, l’accès sans autorisation dans les bois privés peut vous exposer à une amende forfaitaire allant de 150 à 750 euros. À noter toutefois que cette sanction est effective uniquement si un affichage confirme l’interdiction d’accès.
L’amende a aussi été instaurée après le vote d’une loi pour limiter « l’engrillagement des espaces naturels ». Elle fait office de compensation aux propriétaires forestiers dans la lutte contre les intrusions. En effet, si ces derniers souhaitent fermer leur terrain pour faciliter les chasses, les clôtures doivent être à moins de 1,2 m de hauteur et posées à 30 cm du sol.
Les conséquences de l’interdiction
Il est important de rappeler que cette sanction a suscité le mécontentement des amoureux de la nature, des habitants du territoire et des randonneurs. En effet, ces derniers ont dû être confrontés à un nouveau changement : la modification du parcours GR.
Et ce, à cause de l’interdiction d’accès à 750 hectares de terre au cœur de la réserve naturelle des Hauts de Chartreuse, désormais réservés aux parties de chasse des riches clients étrangers. Suite à cela, les habitants se sont mobilisés. Un acte qui a donné lieu à la signature d’une pétition par 12 000 personnes. La raison ? Demande de liberté d’accès au territoire.
Des militants se sont également opposés à la destruction de près de 17 hectares de terrains pour la mise en place d’une centrale photovoltaïque sur la Montagne de Lure, dans les Alpes de Haute Provence.
Deux députés pour la dépénalisation de l’accès à la nature
Face à la situation, les députés écologistes Jérémie Lordanoff et Lisa Belluco prônent pour la « dépénalisation du droit d’accès à la nature ». Comme le souligne cette dernière : « La pratique de loisirs et de sport de plein air et l’accès à la nature pour toutes et tous sont nécessaires pour notre santé physique et mentale (…) ».
Ils proposent de ce fait de revenir au droit antérieur en insistant sur l’impact de cette nouvelle règle sur les usagers de la forêt. Et pire encore ! Les propriétaires pourraient interdire définitivement l’accès à leur terrain au profit des sociétés de chasse.